Jean-Luc Longère, artisan du vin

Sixième génération
à arpenter
les coteaux
En visitant ce site, je certifie que j'ai l'âge légal pour la consommation d'alcool dans mon pays de résidence.
EntrerSixième génération
à arpenter
les coteaux
Quand Jean-Luc Longère contemple ses vignes du Perréon, au cœur du Beaujolais, il y a toujours de l’émotion dans ses yeux. Son territoire du Beaujolais, il le caresse du regard.
« S’il y a bien une chose que je peux revendiquer, c’est un amour pour la région. Cette passion m’a été transmise par mes parents, mes grands-parents et tous ceux qui nous ont précédés ».
Jean-Luc Longère représente la sixième génération de vignerons de sa famille. Avec son épouse, il travaille avec minutie du Gamay et du Chardonnay.
Le vigneron a d’ailleurs fait le choix de ne pas vinifier de crus du Beaujolais, préférant se consacrer aux Beaujolais-Villages.
« En Beaujolais-Villages, le terroir est si beau que notre vie de vigneron ne suffira pas à le connaître et à le comprendre totalement ».
Si Jean-Luc Longère exploite un petit domaine (cinq hectares), il le fait avec une grande attention.
Avec d’autres vignerons du Beaujolais, il a été l’un des pionniers de la démarche Terra Vitis née à la fin des années 1990. Engagés dans la protection de l’environnement, ces vignerons voulaient inventer de nouvelles pratiques et partager leurs résultats.
Depuis, l’idée a fait florès et Jean-Luc Longère a continué de travailler au plus près de ses vignes, avec humilité (« C’est Dame Nature qui décide ») et toujours à la recherche du geste juste.
« Tout est affaire d’équilibre. Au bout du bout, quand quelqu’un goûte un verre de mon vin et pose le mot ‘équilibre’ sur ma cuvée, j’ai parfaitement fait mon travail ».
Un cépage
à la maturité
précoce
Le vignoble beaujolais est la plus grande réserve de Gamay noir au monde. Ce raisin noir à jus blanc est le cépage principal qui entre dans l’élaboration des vins rouges et rosés du Beaujolais.
Cépage bourguignon connu depuis le XIVe siècle, le Gamay noir est un descendant du pinot noir. Ce lien de parenté se retrouve dans le verre, puisque l’on dit de certains vins du Beaujolais qu’ils « pinotent » avec l’âge.
Au fil de l’histoire, le Gamay a trouvé sa terre de prédilection dans le Beaujolais. C’est un cépage à la maturité précoce, particulièrement sensible à la nature de son terroir.
À la dégustation, un Fleurie sera par exemple sensiblement différent d’un Morgon ou de toute autre appellation du Beaujolais.
Il est d’ailleurs très intéressant de déguster des vins de plusieurs appellations dans un caveau du beaujolais. À partir du même cépage, vous pourrez vous rendre compte de la diversité des expressions du Gamay.
La cartographie complète et récente des sols du Beaujolais a permis de mettre en évidence ce que chacun pressentait.
Le Beaujolais est une mosaïque complexe de terroirs, avec des sols argilo-calcaires, granitiques, argilo-silicieux volcaniques ou encore des schistes.
Naturellement fruité, gouleyant dans sa jeunesse et élégant dans sa maturité, le cépage Gamay permet aussi bien de produire des vins primeurs que de grands vins de garde.
Travailler
avec les enjeux
de son temps
Chez les Geoffray, Claude est un prénom qui se transmet, un peu comme le goût des vins du Beaujolais. Depuis six générations, le Château Thivin est une affaire familiale.
En 2008, Claude-Edouard Geoffray a rejoint ses parents, au terme d’une formation commencée en 2000. Études d’abord à Beaune, puis en Suisse, avant de compléter son parcours dans des vignobles lointains, aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande.
Une façon de faire un pas de côté, pour mieux comprendre la singularité du vignoble Beaujolais.
« J’ai pris conscience des atouts du Beaujolais. Ici, on a le Gamay noir, qui est très peu répandu ailleurs. Et puis, nous avons une architecture et des paysages viticoles uniques ».
Au Château Thivin, la famille Geoffray produit des Brouilly, Côte de Brouilly, Beaujolais-Villages en rouge et rosé et du Beaujolais Blanc. Les Geoffray ont d’ailleurs joué un rôle clé dans la création de l’appellation Côte de Brouilly.
Dans ce Château Thivin chargé d’histoire, dont la pierre la plus ancienne remonte au XIVe siècle, Claude-Edouard Geoffray travaille avec les enjeux de son temps. Le vigneron parle de l’importance du travail des sols et de sa démarche pour convertir en bio son exploitation. Si ses vins blancs sont déjà labellisés, le processus est en cours sur les rouges.
Claude-Edouard Geoffray défend aussi des vins qui évoluent, ce qu’il appelle des vins humains.
« Quand nos vins sont jeunes, ils expriment surtout le fruit, ils sont très dynamiques. Comme nous, ils ont une phase un peu turbulente, puis ils s’assagissent. Il leur faut quelques années pour être matures et exprimer toute leur complexité ».
Les vins du Beaujolais peuvent se boire jeune, mais ce sont aussi des vins, comme le souligne Claude-Edouard Geoffray, « à boire avec le temps ». Là aussi, c’est une tradition familiale.
Le partage
est
ce qui nous
rassemble
Fabien Chasselay a la petite trentaine et un solide sens de la convivialité.
L’une de ses cuvées s’appelle « Beaujolais is Not Dead », une référence directe à « Punk is Not Dead ».
Chez Fabien Chasselay, on cultive le goût du rock joué un peu fort, des soirées amicales et des vins joliment faits, dégustés avec beaucoup de simplicité.
En entretenant le sens de l’accueil, Fabien Chasselay s’identifie à son vignoble.
Pour lui, c’est d’ailleurs la marque des vignerons du Beaujolais.
« Beaujolais, Beaujolais-Villages, Crus du Beaujolais, Beaujolais Nouveaux : on est deux mille vignerons, on ne se connaît pas tous. Mais le partage est vraiment ce qui nous rassemble ».
Fabien Chasselay est issu d’une très longue lignée de vignerons. Avec sa sœur Claire et leurs parents, ils poursuivent une histoire familiale commencée en 1464, sur une parcelle qu’ils travaillent toujours, « les grands éparcieux ».
En tout, la famille possède 13 hectares en Côte de Brouilly et en Brouilly. Depuis plusieurs années, les Chasselay vinifient aussi des raisins issus de parcelles en Morgon, Fleurie, Chénas et Moulin-à-Vent.
Blanc, rosé, rouge et nouveau : tout est cultivé en agriculture biologique.
« On utilise ce que nous donne la nature. Bien sûr, il y a le travail des hommes, mais si on est en accord avec elle, elle nous le rendra bien ».
Fort de ce principe, proche de ses terres, la famille Chasselay reste fidèle à une règle simple, qui se résume en deux mots « Bien vivre ».
Une
volonté
de
transmission
Aux Capréoles, à Régnié Durette, les vieilles pierres du caveau ont vu passer des générations de vignerons. Aujourd’hui, c’est à la famille de Cédric Lecareux qu’appartient de faire vivre ce domaine.
Avec sa femme, Cédric Lecareux rêvait de Beaujolais. Lui est Auvergnat, elle est originaire du sud du Beaujolais. Tous deux avaient envie de s’installer dans ce vignoble, dans un esprit de transmission.
«Celui qui cultive la vigne n’est que de passage. Elle était là avant nous, elle le sera toujours après. Les savoirs sur les terroirs doivent se transmettre, dans un cadre familial ou autre, c’est essentiel ».
Sur le domaine, ils produisent des vins en appellation Régnié essentiellement, mais aussi du Beaujolais-Villages Lantignié.
Dans les vignes et le chai, Cédric Lecareux se passionne aussi pour le Gamay.
Un amour de longue date. Vingt ans auparavant, étudiant à Lyon, il avait découvert son métier par ce cépage.
De 2001 à 2009, il a ensuite vendangé et vinifié 20 ares de Gamay dans la ferme familiale en Auvergne. De quoi lui donner envie de travailler ce cépage à plus grande échelle. Aujourd’hui, il en cultive 6 hectares.
« Le Gamay noir est un cépage multi-facettes. En fonction du terroir où il est implanté, on peut l’amener dans pleins d’univers différents, en termes de profil de vin. Un peu comme son parent le pinot noir, c’est une « éponge » à terroir ».
Sur le terroir de Régnié-Durette, le Gamay donne des vins riches, puissants et très aromatiques, avec des tanins soyeux.
C’est l’une des très nombreuses expressions du Gamay noir qu’offre le Beaujolais.
Faire
le meilleur
vin
possible
Pierre-Marie Chermette affiche des yeux rieurs et une vraie bonhomie. Avec son ton posé, le vigneron est aussi un homme déterminé.
Diplômé en œnologie en 1980, Pierre-Marie Chermette a repris le domaine familial en 1982, à Saint-Vérand, au cœur des Pierres dorées.
Débordant d’idées, il décide de développer la mise en bouteille de ses vins. Le jeune vigneron crée aussi le vin emblématique de son domaine, au plus près du raisin : un Beaujolais Origine Vieilles Vignes, dans la grande tradition des vins du Beaujolais.
Attaché aux vins de terroirs, Pierre-Marie Chermette a été précurseur dans l’approche « nature » en cuverie.
« Je pratique des vinifications beaujolaises traditionnelles, semi-carboniques, en grappes entières, avec des remontages. Je recherche des tanins fins et enrobés. Je suis très respectueux des levures naturelles du raisin, du terroir et du cépage ».
Au fil des années, la reconnaissance grandit autour du travail de Pierre-Marie Chermette.
Sa gamme se diversifie avec du Beaujolais Nouveaux, du Beaujolais Blanc et des crus du Beaujolais (Brouilly, Fleurie, Moulin-à-Vent et le petit dernier Saint-Amour).
Depuis, son fils Jean-Étienne a rejoint le domaine.
« Un viticulteur va faire combien de récoltes dans sa vie ? Cinquante, soixante ? Mon père en a fait beaucoup plus car il a arrêté de vinifier à 95 ans. Les vendanges et les vinifications sont l’aboutissement d’une année de travail. On remplit les cuves, avec l’idée de faire le meilleur vin possible ».
Mettre dans
les cuves
des grappes entières,
avec leur rafle,
sans les tasser
Cette vinification beaujolaise consiste à mettre dans les cuves des grappes entières, avec leur rafle, sans les tasser. Les baies doivent être parfaites. Celles abîmées sont éliminées dès la vendange.
Avec leur rafle, les grappes sont mises à macérer pendant plusieurs jours. En fonction de la place que le raisin occupe dans la cuve, des phénomènes différents se produisent.
Dans le haut de cuve, l’oxygène de l’air se raréfie sous l’effet de la macération, remplacé naturellement par du gaz carbonique. À l’intérieur même des grains de raisin intacts, la fermentation commence. On parle ici de fermentation intra cellulaire.
En milieu de cuve, les grappes macèrent dans le jus de raisin libéré par le poids des baies. La fermentation dégage de la chaleur. Comme la température augmente, les éléments contenus dans les pellicules des raisins passent dans le jus.
Tannins, pigments rouges et composés aromatiques colorent et enrichissent le jus blanc du cépage Gamay.
Par ailleurs, en fond de cuve, les sucres présents dans le jus se transforment en alcool, grâce au travail des levures du raisin.
Tous ces gestes permettent au vigneron d’accentuer le fruité du vin. Dans le Beaujolais, cette macération porte le nom de semi-carbonique car elle allie une fermentation alcoolique classique dans la partie inférieure de la cuve à une fermentation carbonique au sommet de la cuve.
La durée de macération est choisie en fonction du vin que l’on souhaite obtenir, 4 à 5 jours pour un primeur, entre 6 et 10 jours pour un Beaujolais ou un Beaujolais-Villages et jusqu’à plusieurs semaines pour les crus du Beaujolais.
Co-fondatrice
de l'association
Elle & Beaujolais
Le Château de Montmelas a l’air sorti d’un conte de fée. Perché sur sa colline, à près de 600 mètres d’altitude, il domine les vignes exploitées par la famille d’Harcourt depuis 1566.
Le tableau aurait de quoi impressionner. Pourtant, dès qu’on pousse la porte du château, la solennité s’efface devant l’énergie communicative de celle qui vous accueille.
Sourire aux lèvres, Delphine d’Harcourt se dit profondément attachée au Beaujolais. Ses paysages comme ses vins. Pourtant, la viticultrice n’est pas originaire de la région.
« Je m’y suis attachée en me mariant. J’ai très vite compris qu’en épousant mon mari, j’épousais le Beaujolais, le château de Montmelas et son métier de vigneron ».
Depuis, Delphine d’Harcourt s’est complètement investie dans la vie du domaine viticole. Elle est notamment en charge des volets touristiques et commerciaux. La logistique pendant les vendanges est également un temps fort de l’année.
Avec d’autres viticultrices, sommelières, œnologues, Delphine d’Harcourt a aussi à cœur de mettre en lumière les femmes qui œuvrent dans le monde viticole. Pour cela, elles ont créé l’association Elle & Beaujolais.
« Pour moi, le Beaujolais est vraiment une terre de partage. Vous trouvez toujours des gens qui savent parler de leurs vins avec amour. La viticulture est un métier de passionnés. J’ai acquis cette passion ».