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JULIÉNAS SAINT-AMOUR CHÉNAS MOULIN-À-VENT FLEURIE CHIROUBLES MORGON RÉGNIÉ CÔTE-DE-BROUILLY BROUILLY BEAUJOLAIS VILLAGES BEAUJOLAIS

Juliénas

Sur l’appellation Juliénas (le s final ne se prononce pas), la culture de la vigne remonterait à plus de 2000 ans. Le nom de Juliénas viendrait d’ailleurs de l’empereur romain Jules César. Ses légions auraient stationné à proximité, au moment de la conquête de la Gaule.


Selon la tradition, Juliénas serait le point de départ du vignoble beaujolais. Au Moyen-Âge, l’activité viticole y était très présente.
Au XIXe siècle, ces vins étaient dégustés jusqu’en Angleterre.


Créée en 1938, l’appellation Juliénas est voisine de Saint-Amour, dans l’extrême nord du vignoble beaujolais. Les vignes occupent principalement les pentes du Mont de Bessay, l’un des Monts du Beaujolais.

Quatre communes produisent du Juliénas, Emeringes, Juliénas et Jullié dans le Rhône et Pruzilly en Saône-et-Loire.
Le Juliénas est l’un des crus les plus connus du Beaujolais. Au début de la Seconde guerre mondiale, il avait notamment retenu l’attention des journalistes du Canard Enchaîné, réfugiés à Lyon.

Si ce vin est apprécié, c’est parce qu’il a du caractère. Sur le territoire de l’appellation, trois grands types de sols cohabitent : granite, schistes et filons argileux.

Ces sols donnent naissance à des vins à la robe joliment violacée. En bouche, les Juliénas sont des vins structurés, aux arômes complexes de fruits rouges et noirs, avec des notes florales (violette) et épicées.

Saint-Amour

Si le nom de ce cru le désigne comme le vin idéal pour les amoureux, Saint-Amour vient en fait d’un légionnaire romain, Amor, qui aurait donné son nom au village de Saint-Amour-Bellevue.

L’AOC Saint-Amour a été créée sur le territoire de la commune en 1946.
Les vignes sont plantées sur les coteaux du Mont de Bessay et de la Colline de l’Église, sur des terrains granitiques et argilo-siliceux.

Les vins en AOC Saint-Amour sont de deux types. Une partie est vinifiée pour être dégustée jeune.
L’autre est conçue pour donner toute sa mesure au bout de plusieurs années de garde.

Les vins élaborés pour une dégustation rapide sont tendres, fruités et charnus. Leur couleur est d’un rubis éclatant.En bouche, ils présentent des arômes délicats de fruits rouges, de fleurs et de fruits du verger.

Les vins destinés à la garde présentent une robe plus sombre, allant du pourpre au grenat. Au nez, ils exhalent des notes de kirsh et d’épices.

Cela se traduit en bouche par une sensation de volupté, avec un vin charpenté et équilibré, entre puissance et élégance. L’appellation Saint-Amour compte douze climats.

Chénas

Chénas est le plus petit des crus du Beaujolais et s’étend sur les communes de Chénas et de la Chapelle-de-Guinchay. Le nom de Chénas provient de la forêt de chênes qui recouvrait autrefois ces collines.

La culture de la vigne y est attestée depuis deux millénaires. Au XIVe siècle, une ordonnance royale ordonne l’arrachage des chênes pour y déployer de la vigne.

Depuis, la culture du vin a façonné le paysage et les vignerons ont eu à cœur de produire des vins de qualité. Louis XIII estimait d’ailleurs que le Chénas était le seul vin digne d’être invité à sa table.

Les parcelles de vigne occupent les pentes de la « Montagne de Rémont », qui culmine à 510 mètres d’altitude et les terrasses dominant la plaine de la Saône.
Le sous-sol est composé de granites altérés, avec des filons de quartz et de manganèse, les sols sont principalement siliceux.

En 1936, l’appellation Chénas a vu le jour.
Elle produit des vins avec une robe grenat intense. Au nez, les Chénas offrent des notes florales et fruitées, qui après quelques années de garde évoluent vers des arômes épicés.

En bouche, ces vins sont réputés pour leur générosité, leur puissance et leur élégance. S’ils s’apprécient dès leur jeunesse, les Chénas développent avec les années une belle complexité.

Moulin-à-Vent

Le nom Moulin-à-Vent vient d’un moulin construit en 1550 et qui se dresse sur une colline du lieu-dit les Thorins. Visible loin à la ronde, ce moulin est un repère pour tous les vignerons de l’AOC.

L’appellation Moulin-à-Vent s’étend sur deux communes, Chénas et Romanèche-Thorins. C’est la plus ancienne appellation du Beaujolais, créée en 1936.

Au cœur des crus du Beaujolais, l’appellation s’étend principalement sur le flanc de la Montage de Rémont et sur les terrasses face à la plaine de la Saône. Sur ces terres vallonnées, la culture de la vigne remonte à deux mille ans.

Au IIIe siècle, ces vins étaient conditionnés dans des amphores, pour descendre la Saône jusqu’à Lyon.
Au XVIIIe siècle, le commerce de ces vins prend de l’ampleur et Romanèche fait partie des localités du secteur qui envoient du vin à Paris.

Dotée de sols d’arènes granitiques, avec des terroirs riches en minéraux, tels que le manganèse, l’appellation Moulin-à-Vent compte quinze climats différents, neuf sur la commune de Romanèche-Thorins et six à Chénas.

Les Moulin-à-Vent sont des vins charpentés, avec une belle longueur et des tanins veloutés. La couleur de la robe, d’un rouge profond, varie de rubis à grenat.
En bouche, les présentent des arômes floraux et de fruits rouges, qui évoluent vers des notes épicées et truffées.

Les Moulin-à-Vent possèdent une aptitude au vieillissement comparable à celle des vins voisins de Bourgogne.

Fleurie

L’appellation Fleurie tient son nom du village du même nom. Créée en 1936, elle se confond avec le territoire de la commune.
La chapelle de la Madone de Fleurie, qui domine les vignes, est d’ailleurs un symbole que l’on retrouve sur les étiquettes des bouteilles du cru.

Le Fleurie est souvent présenté comme le cru du Beaujolais le plus féminin, en raison de sa légèreté et de sa finesse. À Fleurie, la culture de la vigne est attestée depuis le Xe siècle.

Sur les coteaux des Monts du Beaujolais, les vignes sont plantées entre 200 et 450 mètres d’altitude. Les parcelles reposent sur un terroir de granite rose, appelé « Granite de Fleurie ».

Ce terroir donne aux vins une jolie robe rouge carmin, avec des arômes floraux (violette, iris), qui prennent une tournure plus épicée au fur et à mesure du vieillissement.
En bouche, le Fleurie a une attaque franche, qui laisse place à une sensation de rondeur et de velouté.

L’appellation Fleurie compte treize climats, qui sont autant d’expressions des caractéristiques de l’appellation. Ces climats, créés par les différences d’altitude, de sols et d’exposition ont des caractères bien marqués.

Leur nom est précisé sur les étiquettes : Le Bon Cru, La Roilette, La Madone, Montgenas, La Joie du Palais, Les Labourons, Champagne, La Côte, La Chapelle des Bois, Les Garants, Les Moriers, Poncié et Grille-Midi.

Chiroubles

L’appellation Chiroubles se confond avec le périmètre d’un village, Chiroubles. C'est le cru le plus élevé du Beaujolais, avec des parcelles cultivées à des altitudes comprises en 260 et 600 mètres.

Les vignes de Chiroubles sont plantées sur des sols qui résultent de l’altération de roches granitiques.

Dès le Moyen-Âge, les ordres monastiques travaillent ces parcelles propices à la culture de la vigne. Au XVe siècle, le vignoble grandit et aux cours du XVIIIe siècle, le commerce se développe.

Le vignoble de Chiroubles tient aussi une place particulière dans l’histoire du Beaujolais. C’est là, dans les années 1880, qu’est mis en place le greffage de la vigne.

Cette technique de lutte contre le phylloxéra a été déterminante dans la reconstitution du vignoble.

L’appellation Chiroubles a été reconnue en 1936. Ses vins figurent parmi les plus fruités des crus.

Avec une belle robe rouge, les Chiroubles présentent des arômes floraux (violette, iris) et fruités (petits fruits rouges, framboise, fraise des bois).

Peu tanniques, tendres et très fins, les vins de Chiroubles peuvent se déguster jeune. Après une ou deux ans de garde, leur finesse ne fait que s’accentuer.

Morgon

Créée en 1936, l’appellation Morgon correspond au territoire de la commune de Villié-Morgon. Après Brouilly, Morgon est la deuxième appellation la plus étendue des crus du Beaujolais.

À Villié-Morgon, la culture de la vigne est attestée avant l’An Mil. Les vignes sont aujourd’hui plantées sur les premières pentes du Fût d’Avenas.

Dans cette appellation, on aime bien que le vin « morgonne ». C’est l’expression utilisée pour parler d’un Morgon arrivé à son sommet.

Au fil de son vieillissement, le Morgon présente des arômes uniques, avec de notes de framboise ou de kirsch.

Cette typicité de vin est due à son terroir. Bien que connu pour son aptitude au vieillissement, le Morgon est aussi plaisant dès sa jeunesse.

L’appellation Morgon présente plusieurs types de sols. On y trouve tout d’abord des schistes riches en manganèse.

En se désagrégeant, ces roches ont donné des sols argileux appelés « morgon » dans le Beaujolais.
C’est de là que vient le nom de l’appellation. On rencontre aussi des arènes granitiques.

Depuis 1985, l’appellation Morgon compte six climats. Chacun dispose d’un sol homogène et d’une exposition particulière. Ces climats sont les Charmes, Corcelette, Côte de Py, Douby, Grans Cras et les Micouds.

Régnié

L’appellation Régnié est la petite dernière du Beaujolais. Ce dixième cru a vu le jour en 1988. Réservée aux vins rouges, comme les autres crus du Beaujolais, l’AOC Régnié s’étend sur deux communes, Régnié-Durette et Lantignié.

L’église de Régnié-Durette, avec ses deux clochers et ses airs de Notre-Dame de Fourvière, est devenue le symbole de l’appellation.

Avant l’obtention de l’appellation, les vins issus de ce terroir étaient déjà bien identifiés et prisés des connaisseurs.

Les vignes sont plantées sur des sols de granite rose, sablonneux et caillouteux, à une altitude moyenne de 350 mètres.
Grâce à l’orientation des parcelles, les vins de Régnié ont la réputation de s’offrir aux « trois soleils ».

Le Régnié est un vin aromatique, avec de la rondeur et une belle longueur en bouche. Les Régnié sont parfois qualifiés de vins rieurs et séducteurs.

En bouche, vous retrouverez des arômes de petits fruits noirs et rouges. En fonction de son âge, le Régnié voit sa robe varier de cerise à rubis.

Côte-de-Brouilly

Le Mont Brouilly est un repère dans l’océan de vignes du Beaujolais. Sur son flanc méridional poussent les vignes en appellation Côte de Brouilly.
Quatre communes produisent les vins de l’AOC créée en 1938 : Cercié, Odenas, Quincié-en-Beaujolais et Saint-Lager.

Le mot Brouilly viendrait du nom d’un lieutenant romain, Brulius. Au IVe siècle, il aurait planté des vignes sur les pentes du mont, faisant basculer son destin.
Légende ou réalité ? La présence de la vigne sur le Mont Brouilly n’est clairement attestée qu’au Moyen-Âge.

Quoi qu’il en soit, Côte de Brouilly est l’un des crus les plus anciens du Beaujolais. Depuis les années 1850, Notre-Dame-des-Raisins, érigée au sommet du Mont Brouilly, veille sur le vignoble.

Les sols du Mont Brouilly se distinguent par ce qu’on appelle localement des pierres bleues (du granite andésite) et de la corne verte (roche diorite).

Ce terroir si particulier produit des vins structurés et élégants. Jeunes, on admirera leur robe rouge violacé, qui évolue vers le rouge grenat. À la dégustation, les Côte de Brouilly jeunes se remarquent par des arômes floraux et fruités.

Avec le temps, de jolies notes épicées apparaissent, dans une bouche ronde et ample. Les tanins assurent à ces vins une bonne aptitude au vieillissement.

Deux climats sont recensés sur l’appellation, l’Ecluse à Saint-Lager et l’Héronde à Odenas.

Brouilly

L’AOC Brouilly est la plus étendue des dix crus du Beaujolais et a été créée en 1938. Ses parcelles encerclent le Mont Brouilly, qui est l’une des petites montagnes les plus emblématiques des Monts du Beaujolais.

Brouilly est l’appellation qui présente l’enchevêtrement de sols le plus complexe. Les vignes poussent sur des coteaux de granite rose, mais aussi sur les fameuses pierres bleues de la région, sur des éboulis argileux, des petites collines calcaires et des sables alluviaux, souvent caillouteux.

Cette grande richesse de terroirs se retrouve dans le vin. Dans sa robe d’abord : sur les terres les plus granitiques, le rouge est rubis, avec des nuances violacées. Ce rouge devient plus sombre pour les Brouilly issus de l’est de l’appellation.

Le Brouilly a la réputation d’être le plus tendre des crus du Beaujolais. Le nez d’un Brouilly est dominé par le fruit, avec des petits fruits rouges et des notes minérales. En bouche, ce fruité rencontre la souplesse et la finesse du cépage Gamay noir.

Le Brouilly est aussi l’un des vins les plus appréciés dans les brasseries parisiennes. Ce n’est pas un hasard, car ce vin se marie parfaitement avec les grands classiques de la gastronomie française.

À noter que l’AOC Brouilly s’étend sur six communes : Cercié, Charentay, Odenas, Quincié-en-Beaujolais, Saint-Etienne-la-Varenne et Saint-Lager.

Beaujolais-Villages AOC

Tout comme l’appellation Beaujolais, l’AOC Beaujolais-Villages a été créée en 1937. Elle s’étend sur 38 communes au nord du vignoble Beaujolais. L’appellation Beaujolais-Villages est l’une des douze AOC du vignoble Beaujolais.

Ces vins rouges, blancs ou rosés sont habituellement commercialisés sous l’appellation Beaujolais-Villages. Ils peuvent aussi l’être sous le nom de Beaujolais, suivi du nom du village où les vignes sont cultivées.

Par exemple, vous trouverez des Beaujolais – Le Perréon ou encore des Beaujolais Blacé. Les vins primeurs sont étiquetés Beaujolais-Villages Nouveau.

Si l’on regarde la composition des sols, le nord et le sud du Beaujolais sont de deux natures différentes. Dans le nord (AOC Beaujolais-Villages), on trouve des reliefs de formes arrondies. Altérés par le temps, les granites et schistes ont donné des sols sableux ou argileux.

Dans le sud (AOC Beaujolais), les formations géologiques plus récentes sont principalement calcaires.
Les sols sont en général plus argileux et plus profonds. Cette mosaïque de terroirs contribue à la grande diversité des vins du Beaujolais.

À la dégustation, les Beaujolais-Villages sont appréciés pour leur élégante robe couleur cerise. En bouche, ils expriment tout leur fruité et leur côté charnu. Une partie des Beaujolais-Villages dispose d’un bon potentiel de garde.

Beaujolais AOC

L'AOC Beaujolais est l’appellation régionale, qui se situe entre le Lyonnais et le Mâconnais. Du nord au sud, le Beaujolais s’étend sur 55 kilomètres, et 15 à 20 kilomètres d’est en ouest.

Les Monts du Beaujolais et la vallée de la Saône jouent un rôle essentiel dans le climat local. Le Beaujolais est plus ensoleillé, moins humide que les territoires voisins, et les variations de température sont moins marquées.

L’AOC Beaujolais est née en 1937, lors de la première vague de création des appellations viticoles françaises. Dans cette région, la culture de la vigne remonte à l’Antiquité gallo-romaine.

L’appellation Beaujolais se décline en rouge, mais aussi en blanc et en rosé. L’AOC Beaujolais est aussi autorisée, à partir du 3e jeudi de novembre, à commercialiser des vins primeurs. Ces Beaujolais Nouveaux sont des vins rouges, mais aussi des vins rosés.

Le cépage essentiel du Beaujolais est le Gamay noir. Apparenté au pinot bourguignon, le Gamay permet de produire en AOC Beaujolais des rouges fruités, floraux, gouleyants, avec une robe légère.

Les rosés du Beaujolais sont ronds et frais en bouche, avec une robe lumineuse.

Pour les Beaujolais blancs, le cépage est le Chardonnay. Produits en petites quantités, ces vins de connaisseurs présentent des arômes de fruits frais, d’agrumes et de fleurs blanches.

Un webdocumentaire proposé par

Beujolais - Inter Beaujolais

Au fil de l’eau - Vins du Beaujolais

Le Beaujolais, 3e fleuve de Lyon

Jean-Luc Longère, artisan du vin

Sixième génération
à arpenter
les coteaux

Le vignoble beaujolais, source d’inspiration

Quand Jean-Luc Longère contemple ses vignes du Perréon, au cœur du Beaujolais, il y a toujours de l’émotion dans ses yeux. Son territoire du Beaujolais, il le caresse du regard.

« S’il y a bien une chose que je peux revendiquer, c’est un amour pour la région. Cette passion m’a été transmise par mes parents, mes grands-parents et tous ceux qui nous ont précédés ».

Jean-Luc Longère représente la sixième génération de vignerons de sa famille. Avec son épouse, il travaille avec minutie du Gamay et du Chardonnay.

Dans son caveau sont élaborés des Beaujolais-Villages de toutes les couleurs, ainsi que des primeurs.

Faire des Beaujolais-Villages

Le vigneron a d’ailleurs fait le choix de ne pas vinifier de crus du Beaujolais, préférant se consacrer aux Beaujolais-Villages.

« En Beaujolais-Villages, le terroir est si beau que notre vie de vigneron ne suffira pas à le connaître et à le comprendre totalement ».

Si Jean-Luc Longère exploite un petit domaine (cinq hectares), il le fait avec une grande attention.

La démarche Terra Vitis

Avec d’autres vignerons du Beaujolais, il a été l’un des pionniers de la démarche Terra Vitis née à la fin des années 1990. Engagés dans la protection de l’environnement, ces vignerons voulaient inventer de nouvelles pratiques et partager leurs résultats.

Depuis, l’idée a fait florès et Jean-Luc Longère a continué de travailler au plus près de ses vignes, avec humilité (« C’est Dame Nature qui décide ») et toujours à la recherche du geste juste.

« Tout est affaire d’équilibre. Au bout du bout, quand quelqu’un goûte un verre de mon vin et pose le mot ‘équilibre’ sur ma cuvée, j’ai parfaitement fait mon travail ».

Le Beaujolais, 3e fleuve de Lyon

Le Gamay noir, un cépage beaujolais

Un cépage
à la maturité
précoce

Raisin noir à jus blanc

Le vignoble beaujolais est la plus grande réserve de Gamay noir au monde. Ce raisin noir à jus blanc est le cépage principal qui entre dans l’élaboration des vins rouges et rosés du Beaujolais.
Cépage bourguignon connu depuis le XIVe siècle, le Gamay noir est un descendant du pinot noir. Ce lien de parenté se retrouve dans le verre, puisque l’on dit de certains vins du Beaujolais qu’ils « pinotent » avec l’âge.
Au fil de l’histoire, le Gamay a trouvé sa terre de prédilection dans le Beaujolais. C’est un cépage à la maturité précoce, particulièrement sensible à la nature de son terroir.
À la dégustation, un Fleurie sera par exemple sensiblement différent d’un Morgon ou de toute autre appellation du Beaujolais.

Les expressions du Gamay noir

Il est d’ailleurs très intéressant de déguster des vins de plusieurs appellations dans un caveau du beaujolais. À partir du même cépage, vous pourrez vous rendre compte de la diversité des expressions du Gamay.
La cartographie complète et récente des sols du Beaujolais a permis de mettre en évidence ce que chacun pressentait.
Le Beaujolais est une mosaïque complexe de terroirs, avec des sols argilo-calcaires, granitiques, argilo-silicieux volcaniques ou encore des schistes.
Naturellement fruité, gouleyant dans sa jeunesse et élégant dans sa maturité, le cépage Gamay permet aussi bien de produire des vins primeurs que de grands vins de garde.

Le Beaujolais, 3e fleuve de Lyon
Jean-Luc Longère, artisan du vin
Les racines du Beaujolais

Claude-Edouard Geoffray, une histoire de famille

Travailler
avec les enjeux
de son temps

S’éloigner pour mieux voir

Chez les Geoffray, Claude est un prénom qui se transmet, un peu comme le goût des vins du Beaujolais. Depuis six générations, le Château Thivin est une affaire familiale.
En 2008, Claude-Edouard Geoffray a rejoint ses parents, au terme d’une formation commencée en 2000. Études d’abord à Beaune, puis en Suisse, avant de compléter son parcours dans des vignobles lointains, aux États-Unis et en Nouvelle-Zélande.
Une façon de faire un pas de côté, pour mieux comprendre la singularité du vignoble Beaujolais.

« J’ai pris conscience des atouts du Beaujolais. Ici, on a le Gamay noir, qui est très peu répandu ailleurs. Et puis, nous avons une architecture et des paysages viticoles uniques ».

Des racines profondes

Au Château Thivin, la famille Geoffray produit des Brouilly, Côte de Brouilly, Beaujolais-Villages en rouge et rosé et du Beaujolais Blanc. Les Geoffray ont d’ailleurs joué un rôle clé dans la création de l’appellation Côte de Brouilly.
Dans ce Château Thivin chargé d’histoire, dont la pierre la plus ancienne remonte au XIVe siècle, Claude-Edouard Geoffray travaille avec les enjeux de son temps. Le vigneron parle de l’importance du travail des sols et de sa démarche pour convertir en bio son exploitation. Si ses vins blancs sont déjà labellisés, le processus est en cours sur les rouges.

Des vins humains

Claude-Edouard Geoffray défend aussi des vins qui évoluent, ce qu’il appelle des vins humains.

« Quand nos vins sont jeunes, ils expriment surtout le fruit, ils sont très dynamiques. Comme nous, ils ont une phase un peu turbulente, puis ils s’assagissent. Il leur faut quelques années pour être matures et exprimer toute leur complexité ».

Les vins du Beaujolais peuvent se boire jeune, mais ce sont aussi des vins, comme le souligne Claude-Edouard Geoffray, « à boire avec le temps ». Là aussi, c’est une tradition familiale.

Une goutte<br />
sur le front<br />
des Hommes

Une goutte
sur le front
des Hommes

Fabien Chasselay, convivialité "is not dead"
Une goutte sur le front des Hommes

Fabien Chasselay, convivialité « is not dead »

Le partage
est
ce qui nous
rassemble

L’accueil à la beaujolaise

Fabien Chasselay a la petite trentaine et un solide sens de la convivialité.
L’une de ses cuvées s’appelle « Beaujolais is Not Dead », une référence directe à « Punk is Not Dead ».
Chez Fabien Chasselay, on cultive le goût du rock joué un peu fort, des soirées amicales et des vins joliment faits, dégustés avec beaucoup de simplicité.
En entretenant le sens de l’accueil, Fabien Chasselay s’identifie à son vignoble.
Pour lui, c’est d’ailleurs la marque des vignerons du Beaujolais.

« Beaujolais, Beaujolais-Villages, Crus du Beaujolais, Beaujolais Nouveaux : on est deux mille vignerons, on ne se connaît pas tous. Mais le partage est vraiment ce qui nous rassemble ».

L’évidence bio

Fabien Chasselay est issu d’une très longue lignée de vignerons. Avec sa sœur Claire et leurs parents, ils poursuivent une histoire familiale commencée en 1464, sur une parcelle qu’ils travaillent toujours, « les grands éparcieux ».
En tout, la famille possède 13 hectares en Côte de Brouilly et en Brouilly. Depuis plusieurs années, les Chasselay vinifient aussi des raisins issus de parcelles en Morgon, Fleurie, Chénas et Moulin-à-Vent.
Blanc, rosé, rouge et nouveau : tout est cultivé en agriculture biologique.

« On utilise ce que nous donne la nature. Bien sûr, il y a le travail des hommes, mais si on est en accord avec elle, elle nous le rendra bien ».

Fort de ce principe, proche de ses terres, la famille Chasselay reste fidèle à une règle simple, qui se résume en deux mots « Bien vivre ».

Une goutte sur le front des Hommes
Fabien Chasselay, convivialité "is not dead"
Le premier coup<br />
de sécateur

Le premier coup
de sécateur

Cédric Lecareux, toutes les facettes du Gamay
Le premier coup de sécateur

Cédric Lecareux, toutes les facettes du Gamay

Une
volonté
de
transmission

Poursuivre une histoire beaujolaise

Aux Capréoles, à Régnié Durette, les vieilles pierres du caveau ont vu passer des générations de vignerons. Aujourd’hui, c’est à la famille de Cédric Lecareux qu’appartient de faire vivre ce domaine.
Avec sa femme, Cédric Lecareux rêvait de Beaujolais. Lui est Auvergnat, elle est originaire du sud du Beaujolais. Tous deux avaient envie de s’installer dans ce vignoble, dans un esprit de transmission.

«Celui qui cultive la vigne n’est que de passage. Elle était là avant nous, elle le sera toujours après. Les savoirs sur les terroirs doivent se transmettre, dans un cadre familial ou autre, c’est essentiel ».

En 2014, la famille Lecareux reprend donc le domaine à deux vigneronnes, Sophie et Valérie. Tout de suite, ils font le choix d’une viticulture en bio.

La séduction du Gamay noir

Sur le domaine, ils produisent des vins en appellation Régnié essentiellement, mais aussi du Beaujolais-Villages Lantignié.
Dans les vignes et le chai, Cédric Lecareux se passionne aussi pour le Gamay.
Un amour de longue date. Vingt ans auparavant, étudiant à Lyon, il avait découvert son métier par ce cépage.
De 2001 à 2009, il a ensuite vendangé et vinifié 20 ares de Gamay dans la ferme familiale en Auvergne. De quoi lui donner envie de travailler ce cépage à plus grande échelle. Aujourd’hui, il en cultive 6 hectares.

« Le Gamay noir est un cépage multi-facettes. En fonction du terroir où il est implanté, on peut l’amener dans pleins d’univers différents, en termes de profil de vin. Un peu comme son parent le pinot noir, c’est une « éponge » à terroir ».

Sur le terroir de Régnié-Durette, le Gamay donne des vins riches, puissants et très aromatiques, avec des tanins soyeux.
C’est l’une des très nombreuses expressions du Gamay noir qu’offre le Beaujolais.

Le premier coup de sécateur
Cédric Lecareux, toutes les facettes du Gamay
Rouge gamay

Pierre-Marie Chermette, le pionnier

Faire
le meilleur
vin
possible

L’approche « nature » en cuverie

Pierre-Marie Chermette affiche des yeux rieurs et une vraie bonhomie. Avec son ton posé, le vigneron est aussi un homme déterminé.
Diplômé en œnologie en 1980, Pierre-Marie Chermette a repris le domaine familial en 1982, à Saint-Vérand, au cœur des Pierres dorées.
Débordant d’idées, il décide de développer la mise en bouteille de ses vins. Le jeune vigneron crée aussi le vin emblématique de son domaine, au plus près du raisin : un Beaujolais Origine Vieilles Vignes, dans la grande tradition des vins du Beaujolais.
Attaché aux vins de terroirs, Pierre-Marie Chermette a été précurseur dans l’approche « nature » en cuverie.

« Je pratique des vinifications beaujolaises traditionnelles, semi-carboniques, en grappes entières, avec des remontages. Je recherche des tanins fins et enrobés. Je suis très respectueux des levures naturelles du raisin, du terroir et du cépage ».

Vinifications, des moments précieux

Au fil des années, la reconnaissance grandit autour du travail de Pierre-Marie Chermette.
Sa gamme se diversifie avec du Beaujolais Nouveaux, du Beaujolais Blanc et des crus du Beaujolais (Brouilly, Fleurie, Moulin-à-Vent et le petit dernier Saint-Amour).
Depuis, son fils Jean-Étienne a rejoint le domaine.

Et la vinification continue de passionner Pierre-Marie Chermette, de la vendange par tris successifs, jusqu’à la sélection minutieuse des assemblages pour composer les cuvées.

« Un viticulteur va faire combien de récoltes dans sa vie ? Cinquante, soixante ? Mon père en a fait beaucoup plus car il a arrêté de vinifier à 95 ans. Les vendanges et les vinifications sont l’aboutissement d’une année de travail. On remplit les cuves, avec l’idée de faire le meilleur vin possible ».

Rouge gamay

La vinification beaujolaise, un savoir-faire unique

Mettre dans
les cuves
des grappes entières,
avec leur rafle,
sans les tasser

Le vignoble Beaujolais est resté fidèle à la vendange manuelle, c’est l’un des rares dans ce cas.
Cela tient aux parcelles, difficilement mécanisables, mais aussi à la méthode de vinification du Gamay, propre au Beaujolais.

Des grappes entières

Cette vinification beaujolaise consiste à mettre dans les cuves des grappes entières, avec leur rafle, sans les tasser. Les baies doivent être parfaites. Celles abîmées sont éliminées dès la vendange.
Avec leur rafle, les grappes sont mises à macérer pendant plusieurs jours. En fonction de la place que le raisin occupe dans la cuve, des phénomènes différents se produisent.

Macération dans la cuve

Dans le haut de cuve, l’oxygène de l’air se raréfie sous l’effet de la macération, remplacé naturellement par du gaz carbonique. À l’intérieur même des grains de raisin intacts, la fermentation commence. On parle ici de fermentation intra cellulaire.
En milieu de cuve, les grappes macèrent dans le jus de raisin libéré par le poids des baies. La fermentation dégage de la chaleur. Comme la température augmente, les éléments contenus dans les pellicules des raisins passent dans le jus.
Tannins, pigments rouges et composés aromatiques colorent et enrichissent le jus blanc du cépage Gamay.
Par ailleurs, en fond de cuve, les sucres présents dans le jus se transforment en alcool, grâce au travail des levures du raisin.

Le rôle du vigneron est alors de contrôler le temps de macération. Pour que les températures soient homogènes, le vigneron pratique aussi des « remontages ». Du jus récupéré en fond de cuve sert à arroser les grappes au sommet.

Le fruité du Gamay

Tous ces gestes permettent au vigneron d’accentuer le fruité du vin. Dans le Beaujolais, cette macération porte le nom de semi-carbonique car elle allie une fermentation alcoolique classique dans la partie inférieure de la cuve à une fermentation carbonique au sommet de la cuve.
La durée de macération est choisie en fonction du vin que l’on souhaite obtenir, 4 à 5 jours pour un primeur, entre 6 et 10 jours pour un Beaujolais ou un Beaujolais-Villages et jusqu’à plusieurs semaines pour les crus du Beaujolais.

Beaujolais,<br />
terre de partage

Beaujolais,
terre de partage

Delphine d'Harcourt, une "Elle" en Beaujolais
Beaujolais, terre de partage

Delphine d’Harcourt, une « Elle » en Beaujolais

Co-fondatrice
de l'association
Elle & Beaujolais

(De)venir en Beaujolais

Le Château de Montmelas a l’air sorti d’un conte de fée. Perché sur sa colline, à près de 600 mètres d’altitude, il domine les vignes exploitées par la famille d’Harcourt depuis 1566.
Le tableau aurait de quoi impressionner. Pourtant, dès qu’on pousse la porte du château, la solennité s’efface devant l’énergie communicative de celle qui vous accueille.
Sourire aux lèvres, Delphine d’Harcourt se dit profondément attachée au Beaujolais. Ses paysages comme ses vins. Pourtant, la viticultrice n’est pas originaire de la région.

« Je m’y suis attachée en me mariant. J’ai très vite compris qu’en épousant mon mari, j’épousais le Beaujolais, le château de Montmelas et son métier de vigneron ».

Depuis, Delphine d’Harcourt s’est complètement investie dans la vie du domaine viticole. Elle est notamment en charge des volets touristiques et commerciaux. La logistique pendant les vendanges est également un temps fort de l’année.

Vin, le travail des femmes

Avec d’autres viticultrices, sommelières, œnologues, Delphine d’Harcourt a aussi à cœur de mettre en lumière les femmes qui œuvrent dans le monde viticole. Pour cela, elles ont créé l’association Elle & Beaujolais.

Depuis 2014, ces femmes organisent des événements et sensibilisent le grand public aux métiers de la vigne et du vin. Un goût pour la transmission des savoirs qui correspond bien au caractère de Delphine d’Harcourt.

« Pour moi, le Beaujolais est vraiment une terre de partage. Vous trouvez toujours des gens qui savent parler de leurs vins avec amour. La viticulture est un métier de passionnés. J’ai acquis cette passion ».

Beaujolais, terre de partage
Delphine d'Harcourt, une "Elle" en Beaujolais